Une fois n’est pas coutume pour cet article gastronomique, j’ai fait appel à un de mes meilleurs amis. Alexandre de Grenier est un ancien camarade de classe. Passionné d’histoire, il est capable de raconter des anecdotes incroyables sur l’histoire de la France. J’ai fait appel à lui pour qu’il écrive quelques lignes sur le Sanglier Bleu qui a reçu les plus grands gangster de la capitale, après la Seconde Guerre Mondiale.
Le Sanglier Bleu, outre sa table de qualité (nous y reviendrons un peu plus loin), a également la particularité d’être intimement lié à l’histoire de la pègre parisienne. Le gang le plus connu de la France d’après-guerre, les « Tractions avant », qui avait élu domicile dans le quartier, y avait ses habitudes. Pierre Loutrel dit Pierrot le fou, son successeur Pierre Caron, mais aussi leurs complices Joe Attia et Emile Buisson (dernier leader de ce qui restera du groupe de malfrat), ont fréquenté les lieux qui à l’époque était un bar louche. La rumeur dit que le super flic de l’époque, Roger Borniche, y est venu à plusieurs reprises pour trouver des indics, sans grand succès.
Alexandre de Grenier
Voilà en ce qui concerne la partie historique de ce restaurant. Rassurez vous, aujourd’hui, c’est un lieux largement fréquentable avec un accueil chaleureux et une cuisine authentique. A deux pas du métro Pigalle, la salle du Sanglier Bleu est moderne, lumineuse mais sa modernité n’empêche pas quelques rappels du passé.
C’est une cuisine traditionnelle, généreuse et maison qui est proposée à la carte. Les plats sont conçus avec une franche gourmandise.
Les entrées : Terrine de campagne, grosse tartine de pain grillé ou encore un succulent foie Gras de canard des landes au torchon. Notre coup de coeur va au carpaccio de St Jacques, agrumes et tartare d’algues avec son jeu de texture. Le croquant iodé du tartare d’algues vient contraster le moelleux et le fondant des St Jacques. L’agrume apporte le touche d’acidité qui vient donner un coup de peps au plat. Un accord classique mais qui fonctionne toujours.
Vin blanc : Sancerre (Domaine Michel Thomas)
Les plats : Confit de joue de bœuf au Cahors (la joue est cuite pendant des heures), carottes glacées et polenta crémeuse; Carré d’agneau à la provençale ou encore St Jacques de pleine mer juste snackées, écume de crustacés et tétragone. Même le plat peut être encore améliorer, le carré d’agneau nous a marqué par sa cuisson et sa sauce. L’agneau était juste peu gras, il aurait fallu le parer un peu plus. Mais il faut reconnaître que c’est sa graisse qui donne son bon goût. Pour les amateurs d’agneau, ce plat vos le détour.
Vin rouge : Château La Fleur Clémence Graves. Parfait avec l’agneau.
Vin blanc : Domaine de Reuilly – Denis Jamin pour accompagner les Saint Jacques snackées.
Les desserts : Clafoutis aux poires, savarin au vieux rhum; Mousse au chocolat servie à la cuillère et Mille et une feuilles à la vanille sont à la carte. Des classiques qui permettent tous de terminer le repas avec gourmandise. Sur les desserts testés à savoir le clafoutis aux poires et le mille feuilles nous n’avons rien à redire sur le goût. Si le dressage du mille-feuilles est original, il manque cependant une couche supplémentaire. Ces desserts sont simples mais efficaces, c’est parfois comme cela que l’on aime la cuisine.
La Sanglier bleu est une adresse qu’on appelle une valeur sûre, notamment lorsque l’on a envie de plats traditionnel, de générosité et qu’on a soif d’anecdote historique.
Le Sanglier Bleu
102, boulevard de Clichy
75018 PARIS
Tél : 01 42 51 40 53