C’est Christophe Pelé, chef doublement étoilé, qui prend les commandes des fourneaux. Il a fait ses classes dans la brigade du prestigieux hôtel Royal Monceau. En 2007, il ouvre son propre restaurant la Bigarrade. Christophe Pelé décide par la suite d’arrêter son aventure personnelle pour de nouveaux projets. C’est de façon éphémère que le Restaurant WE laisse le chef s’exprimer le temps d’un été.

Arrivé à la terrasse du Wanderlust, il est vivement conseillé de réserver et vous aller comprendre pourquoi par la suite. La clientèle est très différente des jeunes personnes qui fréquentent les soirées du Wanderlust. Installé à l’ombre nous découvrons le menu :

De suite, on aime la bonne présence des produits de la mer qui sont particulièrement apprécié l’été. Le produit est d’ailleurs au coeur de la cuisine de Christophe Pelé. Notez également la simplicité de la carte et des intitulés. On s’attend à une cuisine épurée, lisible, maîtrisée et surtout d’une grande justesse.

Je jette mon dévolu sur le poulpe en entrée. Pourquoi le poulpe ? Tout simplement parce que sa cuisson est toujours la moins évidente tout comme la façon dont il doit être assaisonné. Et c’est une réussite. Pour cause, le jus à l’oignons sans doute agrémenté de sauce soja et le radis daikon font résonner l’Asie dans ma bouche. Le poulpe est littéralement caramélisé dans sa sauce le rendant légèrement croustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur. La cuisson est quasi-parfaite. Le radis Daikon cru vient apporter une touche de fraîcheur, de piquant et d’amertume qui vient contraster avec cette sauce sucré et riche en saveur. Autre bonne surprise, les deux feuilles de basilique asiatique qui ornent le plat dont le parfum ne peut que me rappeler la cuisine de mon pays d’origine. C’est une très belle entrée qui met en appétit sans détour.

Pour le plat principal, j’ai choisi le maquereau, lard de Colonnata et Yuzu Kosho. Le filet de maquereau est couvert d’une fine tranche de lard fondante (légèrement trop fine à mon goût) et d’une mûre fraîche. Le mélange terre-mer est intéressant. Le lard vient nourrir le maquereau et adouci sont côté parfois trop iodé. Ce que j’ai vraiment aimé, c’est le mélange entre le fondant du maquereau, le piquant et l’acidité de la sauce et la douceur sucrée de la mûre. C’est véritablement une expérience gustative qui m’a surpris. On regrette juste que le dressage soit trop simpliste et ne reflète pas l’expérience qu’offre ce plat.

Pour dessert, la gourmandise m’a guidé vers la crème brulée pistache, fruits de la passion. Le « montage » de ce dessert est très agréable. La crème brûlée est surmontée d’une émulsion de fruit de la passion. Mais attention, interdiction de manger le haut avant de s’attaquer au bas. Il faut plonger la petite cuillière, briser la croûte caramélisé de la crème brûlée et profiter pleinement du sucré-acide. Un dessert simple où la légèreté de l’émulsion fruit de la passion contraste bien avec une crème brûlée un peu plus riche. Désolé, je ne vous régalerais pas d’une photo car il faisait nuit à ce moment… Vous êtes donc privés de dessert ;).

Trouver une cuisine de cette qualité dans un cadre aussi agréable que celui du Wanderlust m’a étonné. Je m’attendais à une cuisine plus « populaire ». On reconnaît la maîtrise d’un deux étoile sur les cuissons, les assaisonnements et la conception. On vous recommande donc ce restaurant, parfait avant d’enchaîner un tour de piste de danse sur la terrasse du Wanderlust.