L’espace d’exposition 12Mail x Red Bull, poursuit sa saison 2015 en invitant Shoboshobo, un artiste rare évoluant à la croisée des arts graphiques, de la performance et de la musique!
Shoboshobo by Medhi Hercberg
Onomatopée japonaise désignant le bruit d’un ballon qui se dégonfle pour qualifier « un truc naze », Shoboshobo est né sous le stylo de Mehdi Hercberg en 2001, en même temps que les soirées du même nom qu’il organise à Paris et dont il réalise les flyers à la main. Huit ans durant, il y accueille la crème de l’electronica nipponne et du weirdo-noise bricolo, des comparses belges d’Ultra Eczema aux américains de Fort Thunder en passant par Lucky Dragons.
Shoboshobo, un univers arty peuplé de monstres en tout genre
Au croisement des arts visuels, de la performance et de la musique, ses propres projets audiovisuels se révèlent tout aussi improbables que le laisse entendre leur intitulé : gang de bikers braillant sur du noise improvisé (Motards En Colère), trio de « hassidic house » déguisé en rabbins (Moishe Moishe Moishele), électropop transgenre en perruque et zentai (Michelle’s Fusain), workshop de masques et comédie musicale avec la chanteuse Kumisolo (Kumisho) ou solo-Casio-noise sous le nom de Minifer, sans même parler de son inénarrable Motor Karaoke… Shoboshobo, c’est tout ça à la fois! Un univers graphique peuplés de monstres informes qui relève à la fois de l’attraction de foire et du performance art, des films d’horreur et de l’expérimentation low-tech.
Imprégné de culture pop japonaise jusque dans ses recoins les plus fantasques, Mehdi Hercberg voue une tendresse toute particulière pour les personnages atteints de gigantisme et affublés d’appendices étirés comme de la guimauve. Cette obsession pour la disproportion l’amène à fabriquer des géants amorphes à la mine désabusée qu’il expose au festival Pictoplasma en 2011, et qui s’affaissent de tout leur long dans des couloirs et des escaliers, voués à une passivité terminale. Et puis, il y a tous ces monstres difformes, morveux, dégoulinants qu’il dessine compulsivement.
Ces créatures, tapies dans son inconscient, Mehdi a mis des années à les amadouer, à leur donner forme. Elles incarnent non seulement les réminiscences de son adolescence – imprégnée de films gore 80’s, de graphzines transgressifs et de frénésie jap-punk-noise à la Boredoms – mais font aussi office de rempart contre l’agressivité d’un monde en voie d’autodestruction. Sans le manifester explicitement, Shoboshobo nous incite à nous réconcilier avec notre part monstrueuse, à transmuter la négativité en énergie vitale. Explorer l’idiotie, nous dit l’essayiste Jean-Yves Jouannais, c’est comme descendre avec délectation aux enfers de l’art, un voyage hilare, quand il n’est pas effrayant. »
Pleaz infos 24/7
Expo Shoboshobo
Du 16 mars au 30 avril 2015
12Mail / Red Bull Space, 12 rue du Mail 2e
Pendant l’exposition, le public pourra assister à la création d’une fresque murale pendant la première semaine et participer à une séance de paint ball lors du vernissage le 20 mars.
www.12mail.fr
www.shoboshobo.com