Il y a quelques jours, l’équipe Pleaz était invitée à l’inauguration de la nouvelle boutique de la styliste japonaise KEN OKADA.
Un petit mot d’Adrien sur le décor :
Situé au 1, bis rue de la Chaise (Paris7), c’est dans un univers blanc tout en spiritualité et en poésie que Ken Okada a installé son atelier et son showroom. Conçu par l’architecte François Roche (à qui l’on doit notamment le Musée d’Arts Contemporain de Bangkok), la boutique joue sur le principe d’une succession de voilages blancs (plus ou moins transparents) qui ont été découpés au laser pour créer selon les besoins, une entrée, un passage, un espace…Une très belle installation entre art, architecture et design en adéquation avec le travail de Ken OKADA.
Maintenant, abordons le vif du sujet c’est-à-dire les vêtements créés par Ken Okada. La styliste a choisi de se concentrer sur la création exclusive de chemises.
La collection :
Son credo est clairement la déstructuration : les boutonnages sont en travers, des découpes sont faites sur les manches, des plis en trompe-l’oeil forment des décolletés variés. Oui mais voilà, si j’ai apprécié le « principe » de la collection, dans les faits je trouve que Ken Okada ne remplit pas vraiment sa promesse d’une chemise moderne.
Je m’explique : dès le premier abord, j’ai tiqué sur les matières choisies. Matières rigides, extrêmement froissables et tout sauf fluides. Même en présentation, les chemises étaient froissées par endroit, à cause de la nature même des tissus choisis. C’est ce que j’appelle les chemises « carton », celles dont le col ne se rabat pas totalement car rigide, qui font un bruit de froissage quand on plie le bras, bref les chemises un peu basiques que l’on trouve partout et qui n’ont pas vraiment mes faveurs.
Parlons ensuite des découpes audacieuses : les déstructurations sont toujours très intéressantes mais lorsque l’on les réalise sur des tissus qui « cassent » le côté arty pour apporter de l’élégance, ce qui n’est pas le cas ici. De plus, je trouve qu’elle a tendance à rajouter beaucoup de découpes par chemise, peut-être un peu plus d’épure aurait été mieux. Bref, l’association de ce surplus de découpes, de fils et de matière froissée m’a laissée une impression assez mitigée, plus de chiffons un peu palôts que de chemises « modernes ».
Mais il y a de très bonnes idées et c’est là-dessus que je pense Ken Okada a du potentiel :
Certaines chemises ont des structures simples et qui fonctionnent, notamment ces deux-ci qui m’évoquent respectivement une tenue d’officier et une chemise de baroudeur aventurier.
Il y a également cette chemise simple et élégante (à gauche), dans un tissu bien plus fluide et avec cette jolie couleur beige-rosé. Le haut (à droite) tranche complètement dans la collection, un haut un peu excentrique, tout en transparence sauf sur la poitrine avec un bandeau cousu à gros points de plumes roses.
Donc voilà, je ne suis peut-être pas enthousiaste vis-à-vis de cette marque, mais elle recèle quelques perles, donc il peut toujours être bon de passer à la boutique métro Sèvres-Babylone pour y dénicher des hauts un peu arty et visiter la décoration originale. Comptez dans les 100-150 € par chemise.
Sinon rien à voir mais moi aussi je veux travailler dans un bureau comme le sien :
Pour voir la collection en ligne :