Sous un titre très prometteur « Further », le neuvième et dernier album des Chemical Brothers est dans les bacs depuis le 14 juin dernier. Suite logique d’une évolution marquée par des tubes électro désormais cultes, ce nouvel opus scelle en bonne et due forme la notoriété des deux britanniques.
A la première écoute des 8 titres qui composent Further, on est ravi de conclure qu’on ne s’ennuiera pas ! Chacune des pistes est véritablement différente, aucune lassitude n’est possible, et malgré tout, elles se succèdent de façon réellement harmonieuse. Further n’est pas un enchaînement de morceaux efficaces, il a sans doute été imaginé et crée comme une petite histoire qui se déroule au fur et à mesure des minutes. Introduction, mise en place du contexte, action, rebonds, accalmie, climax puis repos ; tout est réuni pour qu’on ne s’ennuie pas, et qu’on en redemande !
« Snow », comme une introduction spatiale, ouvre la marche et nous transporte délicatement jusqu’au second titre « Escape Velocity », qui est à mon avis, le tube de ce dernier album. On est emporté, comme dans un rapide tourbillon, pendant presque 5 minutes. Le morceau semble nous avoir amener jusqu’au bord d’une falaise et nous plante là, brusquement. S’en suit alors un beat électro des plus rythmés, qui vient nous empêcher de tomber. Là, surprise ; des sonorités qui évoquent le légendaire synthé présent sur « We don’t get fooled again » du groupe The Who nous font frissonner ; ce souffle rock nous emportent jusqu’au nouveau monde d’ « Another World ». Plus douce et pleine de sensualité, cette piste est proche de l’électro minimale. Une voix vient alors nous tirer de notre torpeur et nous susurre à l’oreille de douces paroles. L’un des rares phrasés de cet album est aussi sobre que voluptueux, un moment qui nous dépose comme sur un nuage.
Fin du premier acte.
La quatrième piste, « Dissolve » retentit. On adhère directement à ce morceau un peu plus rock que tous les autres. Il n’est pas sans rappeler là encore The Who et la fulgurante partie de batterie de Keith Moon.
Intervient alors « Horse Power », bien plus oppressante et animale que toutes les autres pistes de l’album. Elle se rapproche plutôt de la techno ou de la trans et permet à Further de trouver un nouveau souffle. Stratégiquement placé au milieu de l’album, ce cinquième titre sonne comme le climax de l’histoire. La course effrénée signifiée par un rythme soutenu, des paroles courtes, saccadées et répétées sans cesse, les bruits métalliques et les hennissements de chevaux vont monter la pression en flèche. On se sent alors comme traqué, perdu, presque essoufflé. Heureusement, « Swoon » vient rapidement prendre le relais et nous apaise avec son ambiance quasi lounge. On apprécie cette accalmie notoire et on se détend à nouveau. Les 6 minutes défilent, on se sent calme et en paix. On découvre alors « k+b+d », petit ovni de l’album, simple mais néanmoins rythmé. Enfin, on termine l’écoute de Further par « Wonder of the deep », un sursaut électro pour finir en beauté. Comme une apogée, le morceau débute très doucement, nous transportant dans un monde éloigné. Des voix déformées, comme provenant d’une autre planète appuient cet effet. Et sous des airs qui nous rappellent les meilleurs morceaux de Coldplay, l’album touche à sa fin. Un petit bruit, comme un clapotis électronique, se meurt dans nos oreilles et puis, plus rien. On reste alors là, plein de sentiments contrariés ; frustré mais en même temps enjoué, déboussolé par cette aventure musicale merveilleusement bien orchestrée, à fatalement réitérer.