Lorsque Columbia m’a contacté pour écouter le nouvel album des Daft Punk en avant-première, je vous avoue que dans un premier temps je n’y ai pas cru. Puis, une fois les pieds dans la salle d’écoute, il fallait bien se faire une raison : j’y étais. J’allais vraiment écouter le tant attendu Random Access Memories.
Je n’ai pas la prétention de connaître Daft Punk tel un DaftWorld, mais comme beaucoup, j’ai grandi avec leur musique, leur univers et Around The World restera une de ces pépites qui ne se démodera jamais à mes yeux. Avec cette chronique je tenterais au mieux de vous mettre l’eau à la bouche, car point de mystère : c’est sans aucun doute l’album de l’année.
Disco, Danse, Amour, et Duo. S’il fallait 4 termes pour définir cet album, ce sont ceux que je choisirais.
DISCO : Vous ne serez pas surpris d’apprendre que c’est une ambiance Disco qui règne tout au long de l’album. En l’écoutant, vous n’aurez qu’une seule envie, enfiler votre veste à paillettes et descendre au Memphis pour vivre les années disco-funk. En collaborant avec Nile Rodgers, les Daft Punk ont su recréer un univers qui avait disparu : Son empreinte est reconnaissable sur la quasi totalité des titres de l’album et cela est loin de nous déplaire.
Fragment of Time, Touch ft Paul Williams, ou encore Give Life Back to Music, sont les titres marquant le plus ce « revival » disco. On retiendra surtout le titre Giorgio By Moroder : On commence par entendre la voix de Giovanni Moroder, raconter ses souvenirs de soirées, d’ambiances, de musique… Les Daft Punk jouent en fond, creshendo le titre se dévoile pour laisser place à un des sons les plus puissants de l’album. Ils ont voulu, par cet exercice de style, nous laisser imaginer une époque que nous n’avons malheureusement pas connu.
DANSE : Avec cet album, vous pourrez oublier les soirées à danser face au DJ et aux enceintes. Et oui messieurs, vous n’aurez plus choix : désormais, c’est à 2 que l’on on se retrouve sur la piste, afin d’expérimenter nos plus beaux pas de danse. Get Lucky pour séduire, Beyond pour attaquer et Lose Yourself to Dance pour se laisser aller. Comme dirait Emile & Image : Que les Daft Punk nous entrainent jusqu’au bout de la nuit, ces démons de minuit. Nul doute que nous danserons sans cesse sur cet album
AMOUR : Cette chronique aurait pu s’intituler : Comment je suis tombée amoureuse des Daft Punk en 13 titres ? Le mot love fait office de fil conducteur, et le thème se retrouve tout au long de l’album. Depuis quelques temps nous avions le droit à des « chanteurs pour femmes » nouvelle génération (je pense à Frank Ocean, Miguel,…) dorénavant, je vous l’assure, nous avons les Daft Punk. Qui aurait cru que le duo savait chanter les chansons d’amour avec tant de classe. On entre dans le bain avec The Game Of Love « I juste Want you to Stay »… Puis, on plonge avec Within, qui débute par un solo piano de Chilly Gonzales et où les Daft Punk sont à la recherche de l’amour « they are looking for someone ». Ce titre ne vous laissera pas indifférent.
C’est surtout sur Instant Crush avec Julian Casablancas, que l’on craque pour eux (et pour lui). Voix encodée pour le chanteur de The Strokes, synthés au rythme des années 80’s, on se laisse porter pour succomber au charme de cet excellent duo.
DUO : Random Access Memories est avant tout un album collaboratif, la plupart des titres sont des duos : Pharrell Williams, Paul Williams, Julian Casablancas Todd Edwards, Chilly Gonzales, et Panda Bear.
On aimera surtout, Doin’it Right le duo avec Panda Bear, qui est à mon sens le meilleur titre de l’album. Pourquoi ? Avec ce titre ils ont su faire le pont entre ce que l’on a toujours connu des Daft Punk et ce qu’ils ont souhaité nous transmettre aujourd’hui. Ce titre est une véritable perle, et la preuve (s’il en fallait encore une) de tout le savoir-faire des deux français. Rares sont les titres qui dès la première écoute, dès même la première note, vous laissent une impression si forte : Doin’it right est bien de ce genre là.
On aimera un peu moins le second duo avec Pharrell Williams : Lose Yourself to Dance. Certes, ce titre a un énorme potentiel « night club & dancing » et qu’il est idéal pour danser, mais pour l’ensemble de l’album, ce titre est celui qui apporte le moins, tant tous les autres titres amènent concept et originalité. À l’instar de MotherBoard et Contact, aux sonorités futuristes, qui nous rappellent d’où viennent les Daft Punk.
Difficile d’imaginer ce que pourrait être Random Access Memories d’après des chroniques que vous aurez lu un peu partout. Retenez juste, qu’il faudra se laisser surprendre pour apprécier tout ce que les Daft Punk ont voulu faire avec cet album, et que finalement il y a beaucoup mieux que Get Lucky. (Oui c’est possible).
Souvent, à la fin d’une chronique, il est de bon ton de dire « vivement le prochain album », que nenni ! Laissez-nous créer nos souvenirs, nos « memories » et savourer cet album comme il se doit : il le mérite.