A l’heure où Internet est partout et qu’il est synonyme de modernité tout autant que de dernier cri technologique, on ne peut que remarquer le caractère persistant du phénomène « old school ». En effet, que ce soit dans le domaine du graphisme, de la mode vestimentaire ou encore de la musique, on voit revenir par vagues les stigmates de temps révolus. Et que l’on apprécie ou pas, les jeunes artistes semblent tous plus où moins surfer sur ce nouvel engouement pour ce qu’on pourrait appeler le « néo-kitch ».
Mon attention se porte aujourd’hui sur un groupe français qui semble être l’incarnation parfaite de ce phénomène : Minitel Rose.
Membre du collectif Valérie, le trio originaire de Nantes vient de sortir son premier véritable album : Atlantique. Rappelons qu’en 2008, le groupe avait commercialisé un petit recueil de ses 6 premiers titres. Le 14 juin dernier, on voyait donc atterrir dans les bacs leur dernier opus, concocté dans une maison de Pornic, loin du monde et sans aucune connexion Internet.
En couverture de l’album, un océan : l’Atlantique. Rien d’étonnant à ce que cette source d’inspiration en soit devenue le titre, les trois compères confient que c’est face à cette étendue d’eau qu’ils ont imaginé ces 13 chansons. L’effet kaléidoscope, qui vient déformer le visuel de l’océan, évite de tomber dans la mollesse d’un cliché « romantico-édulcoré » traditionnel. De ce fait, et sans forcément connaître les sonorités caractéristiques du groupe, on comprend que les titres seront forcément saupoudrés de paillettes 80’s, de claviers et autres notes kitch. La typographie choisie pour annoncer le nom de l’album ne fait d’ailleurs qu’appuyer cet effet. On identifie rapidement l’inspiration provenant des films cultes des années 80, FlashDance en est sans doute le meilleur exemple.
A l’écoute des 13 titres, on confirme : la recette de Minitel Rose est présente, ce qu’il y a de bénéfique dans la maturité en plus. L’album est parfait pour l’été ; titres entraînants entrecoupés de pauses-plaisir dignes d’un Sébastien Tellier ; il sent bon les peaux bronzées et les cocktails colorés.
Le petit plus qui nous fait craquer ? La french touch évidemment, et dans des titres en anglais ! Les pistes défilent sans que l’on ai le temps de s’en rendre compte, saupoudrées d’un phrasé très « frenchy ». On comprend enfin ce que les anglo-saxons qualifient de « cute » lorsqu’on tente de communiquer avec eux !
On craque alors, nous aussi, et on se dépêche de prendre ses places pour leur concert parisien au Nouveau Casino, le mercredi 21 juillet prochain.