La semaine dernière, j’ai eu la chance de me rendre à Milan, ville d’Italie du nord au patrimoine important, et pourtant moins touristique que ses rivales Florence ou Venise. Non contente d’être la capitale économique de la Botte, Milan est également capitale mondiale de la mode et du design. Un souffle célébré cette année par l’exposition universelle organisée sur le thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie ».

Le pavillon de la Pologne

A cette occasion, j’y traînai ma tribu . Nous sommes donc parties à l’assaut de cette grande manifestation, non sans profiter des élégantes trattorias du centre historique et des aperitivo à la fresh au bord des Navigli. Difficile alors de ne pas succomber aux charmes de la cité lombarde…

Skyline sur l’Expo

Revenons à nos moutons : l’Expo Milano 2015. Pour la première fois de son histoire, apprenons-nous avant de nous y rendre, cette grande foire est plus qu’une grande manifestation du progrès humain. Il s’agit cette année d’engendrer une dynamique et une coopération entre les nations en vue d’améliorer la qualité de vie et de protéger l’environnement. Le thème annoncé envisage les problématiques et les opportunités qui pourraient amener l’agriculture à s’améliorer dans le domaine du développement durable et de la lutte contre la faim. D’accord, et concrètement, ça donne quoi ?

A quelques stations de métro du centre-ville, le site de l’Expo Milano 2015 propose deux axes principaux à l’image des villes romaines : un Decumanus (1,5 km) autour duquel se déploient les pavillons ; tandis-que sur le Cardo, axe transversal de 350 mètres de long, s’étend l’espace dédié à l’Italie, hébergeant municipalités, provinces et régions. Le thermomètre qui affiche 30 °C à 10h du matin ne décourage pas les visiteurs venus en nombre. Malgré tout, il règne une ambiance sourde loin du tumulte grouillant auquel nous nous attendions : le site est vaste et la chaleur ramollit les plus vigoureux. C’est donc tranquillement que nous déambulons d’un pavillon à l’autre, parmi les effluves d’épices, de chocolat suisse, de pâtisseries orientales et autres saveurs méridionales calabraises. Vous l’aurez compris, chaque pays propose, en plus d’un espace d’exposition relatif à la thématique, un restaurant permettant de déguster l’une ou l’autre de ses spécialités culinaires. De ce côté là, l’offre est (très, très) riche. A l’image de ma sœur savourant sous un soleil de plomb cet épais beignet moldave fourré au chou, le visiteur peut découvrir les cuisines traditionnelles de centaines de pays.

Thé vert menthe / pâtisseries comme au Maroc

Illy: partenaire sans surprise de l’Expo

Marché polonais

Concernant le contenu même des espaces d’expositions proposés par chaque nation, là c’est un peu plus aléatoire…Chaque pays, sur la base de sa propre culture, tradition, expérience, interprète le thème à travers des expos, évènements, spectacles, dans le but commun de construire avec les autres un avenir durable. Seulement, le message est parfois flou. On se voit expliquer comment ce beau pays (images de petits enfants riants aux éclats à l’appui) est capable, grâce à son agriculture, d’ « harmoniser et de protéger son environnement » ou encore de « combattre la faim et le manque d’eau en faveur de la préservation de la nature ». De belles phrases qui ne trouvent écho dans aucun exemple concret et accessible au visiteur. On trouve surtout des espaces d’exposition ayant pour objectif de divertir le visiteur et de promouvoir l’intérêt pour le pays dont on visite le pavillon. Ambition louable, mais il manque un véritable fil conducteur entre les différents pavillons pour apprécier et comprendre le thème, et surtout se coucher moins bête.

Autre facette de l’Expo Milano que j’attendais avec ferveur : l’architecture des structures d’accueil. Là encore, j’ai trouvé qu’il y avait à boire et à manger … C’est la première exposition universelle qui a fourni aux pays invités des solutions durables pour le bâti et les matériaux utilisés. Un progrès indéniable qui a peut-être été une entrave pour certains pavillons à la création architecturale. Malgré cela, certaines structures valent réellement le coup d’oeil : les pavillons du Brésil, du Bahrein, des Emirats Arabes Unis, de la Pologne, de l’Allemagne et de la France par exemple. Ce sont de belles réussites de d’esthétisme, d’utilisation de matériaux durables et régionaux, et et de parcours architecturaux ludiques en adéquation avec le thème.

La pavillon français

Spécialités françaises exposées dans la structure du pavillon

Le Pavillon du Bahrein

Le pavillon de la Chine et son jardin oriental

Ainsi, cette Expo, grande première en ce qui me concerne, est une expérience qui s’adresse principalement à un public en quête de délassement et d’amusement : spectacles et évènements de divertissement déclinés autour de noyaux thématiques abondent et permettent de passer une journée bien remplie. Pour un visiteur cherchant à approfondir les défis lancés par le thème « Nourrir la planète, énergie de la vie », il faut prendre d’avantages de temps, revenir une journée ou deux pour découvrir les itinéraires mis en place pour raconter le paradoxe contemporain de l’abondance et de la malnutrition. Mais vous pouvez tout aussi bien décider de profiter également de la culture bouillonnante de la ville et d’aller vous payer une glace chez Grom, le teatro de la Scala en toile de fond …

Jusqu’au 31 octobre 2015.

Plus d’infos et billets : http://www.expo2015.fr/