C’est qu’il en aura fallu traverser des épreuves pour retrouver Kanye West sur scène moins d’un an après Watch The Throne : Le froid, l’attente et le prix surtout. Décor immaculé, écrans géants, une fois installés face à la scène, on oublie tous ces désagréments car on sent qu’il va se passer quelque chose.
21H30 tapantes il entre sur scène en camisole et Air Force Blanches, et se lance avec Cold pour enchainer directement avec Mercy et Can’t tell me nothing. Là, concrètement on devient comme des fous, la perte de voix est estimée aux environs de 22H07.
Pour la première fois le zénith est à l’unisson pour Power, tout le monde frappant dans ses mains en rythme pour accompagner Kanye West sur un des meilleurs titres de My Beautiful Dark Twisted Fantasy. Changement de décor, pour des nuages rappelant… le paradis, normal il interprète Jesus Walk. L’artiste décadent et mégalo vient de faire son entrée avec l’interprétation de Say You Will : il revient sur scène avec un casque en plumes improbable, alternant chants et cris sur fond d’autotune. Mais que fait-il ? Exactement ce que l’on n’attend pas de lui.
Il enchaine avec Heartless, surement un des plus beaux moments du concert, une version de 8 min transcendante. Il finira par retirer son masque et se lache pour reprendre en duo avec le public ce refrain. Bon, ok encore avec de l’autotune. Mais il ne serait pas tout à fait le Kanye que l’on connaît aujourd’hui sans cet effroyable outil. Le résultat reste impeccable.
On repart dans son « game » avec Homecoming, puis Flashing Lights, et m**** quel bonheur d’écouter ce titre en live ! Le Zénith s’est clairement réchauffé quand il est l’heure de All Of The Lights. On aurait voulu que ce titre dure beaucoup plus longtemps.
Il interprète ensuite son couplet de Birthday Song (2 Chainz): quand le public en hurle la première phrase « oh Yeezy Yeezy this is how you do it hu » on se marre. On réalise qu’on passe un bon moment en sa compagnie.
Voix perdue depuis quelques minutes déjà, dommage car il nous chauffe avec Clique. À ce moment là, comme pour les deux dates à Londres, on s’attend à une provocation. C’est donc sans surprise qu’il annonce : « I am Basquiat, I’m Picasso, I’m Walt Disney, I’m Steve Jobs » Rien que ça Kanye ? Et voilà il aura réussi par une simple phrase à faire de ce concert l’instrument de sa mégalomanie toujours plus grande. Mais soyons réalistes cela servira surtout à faire parler de lui. Et il a bien réussi son coup.
Il enchaine avec son remix de Don’t Like (Chief Keef). On aime. Puis c’est un véritable moment de bonheur lorsqu’il entame Good Life et … All Falls Down. On danse, on chante, on refuse de croire que ce concert va s’arrêter. Run This Town, puis remix de Diamonds (Rihanna) on en veut encore.
Il s’éclipse, et revient affublé d’un masque encore plus improbable que le précédent, tout en diamants. « Shine bright like a diamond ». Une note au piano, qu’il répète et répète encore et encore… C’est enfin l’heure de Runaway. Vrai moment de communion avec le public. Tout le monde autour de nous hurlait la moindre parole de ce titre (proche de la perfection).
Et voilà qu’il se lance, pour ce qui était sensé être le dernier titre, Lost in The World bien meilleure en live qu’à l’écoute (en duo avec Bon Iver, rien que ça, il ne s’entoure que des meilleurs dans leur domaine et ce n’est pas pour nous déplaire).
Un petit mot pour Paris, quitte la scène mais le public en redemande, il revient pour Gold Digger… Puis il annonce qu’il veut nous présenter un nouveau titre en exclu, mais le public réclame avec ferveur Niggas In Paris. Il sourit, l’air surpris. Seul moment du concert où l’on perçoit de l’émotion sur son visage. Clairement cela n’était pas prévu. Il s’éclipse à nouveau comme pour se caler avec son DJ. Mais non le concert est fini, la prod l’empêchant de remonter sur scène. Une fin, il faut l’avouer un peu foireuse.
Pour conclure, on peut dire tout simplement que ce concert fut à l’image de Kanye West. Rien d’étonnant donc. Et bien que l’on aura passé un très bon concert, car il ne faut pas le nier, c’est toujours un moment heureux que de pouvoir entendre en live tout ces morceaux que l’on a écouté chez soi en boucle ; il aura sans doute manqué un petit truc, peut-être une connexion plus poussée avec le public ? Des musiciens sur scène ? Pour que celui-ci soit encore plus à la hauteur de nos attentes.
Ce best-of de Kanye West ne sera pas doté d’une unique date parisienne, car il l’a annoncé, il sera de retour dans quelques mois. À suivre.